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Communiqué : notre action dans les quartiers mise à mal par les violences policières

Le Mouvement des Régies souhaite interpeller le gouvernement dans cette période dramatique marquée par le décès insupportable du jeune Nahel

Le Mouvement des Régies, qui représente les 128 associations (les Régies de Quartier et de Territoire) œuvrant dans 291 quartiers prioritaires de la politique de la ville en France métropolitaine et Outre-mer, souhaite interpeller le gouvernement dans cette période dramatique marquée par le décès insupportable du jeune Nahel M. Les habitants des quartiers populaires et les structures installées au cœur de ces territoires subissent de plein fouet les dégradations des nuits dernières alors même qu’ils souffrent déjà de sous-équipement.

Violences policières : un coup de ciseau sur des années à tisser le lien social 

Les Régies de Quartier, associations des habitants des quartiers populaires, constatent la montée de cette défiance. Alors que les services publics ont fortement diminué depuis les années 1980, il est demandé aux associations de prendre le relais avec moins de moyens. 

Depuis plus de 40 ans, les Régies accompagnent les habitants sur des territoires souvent vulnérables, qui font face à des enjeux de développement social, urbain et économique importants. Elles leur permettent de vivre dans un cadre plus agréable et digne (nettoyage, entretien des espaces publics, gestion des encombrants, etc.), et les associent à une gestion co-construite de leur cadre de vie. Les Régies sont concrètement confrontées à un ensemble de fragilités qui impactent quotidiennement la qualité de vie des habitants : chômage, précarité économique, difficultés scolaires, difficultés d’accès aux soins, etc.

Proximité, médiation : les ingrédients d’une citoyenneté réussie

Sur la question de la sécurité, la fin de la police de proximité a rompu un lien qui avait mis du temps à s’installer et qui avait modifié les rapports entre les jeunes et la police. Tout cela est perdu et nous en payons les conséquences au prix fort notamment par la mort violente de jeunes.

La réalité quotidienne des jeunes des quartiers est marquée par une gestion de l’ordre très pénible à vivre sur fond de contrôles d’identité trop souvent au faciès, d’interpellations violentes, d’intimidations. 

Les Régies de Quartier et de Territoire ont démontré que la médiation, le dialogue et l’échange permettent d’instaurer des relations de proximité constructives et apaisées. Les activités de médiation permettent d’introduire ou de renouer le dialogue, de développer des actions pour mieux vivre et faire ensemble, tout cela contribue à réguler les conflits et à tisser des liens de relations pacifiées. 

Il ne peut y avoir d’avenir dans nos quartiers sans renforcer toutes les actions qui mobilisent les habitants pour un meilleur vivre et faire ensemble. Une police qui apaise les tensions a toute sa place : l’État doit lui en donner les moyens. Les structures locales de lien social et d’emploi ont fait leur preuve : l’Etat doit soutenir leur action.

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Communiqué de presse juin 2023
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