Formation Linguistique Intensive et Objectif DELF
Le sourire des salarié·es se suffit à lui-même. L’accueil qui leur est fait à la Régie va bien plus loin que l’insertion par l’activité professionnelle. En cette journée de novembre, six d’entre eux suivent un parcours de formation intensif en langue française – 35 heures par semaine sur une durée totale de trois mois. En fonction de leurs besoins, ce temps leur est proposé durant leur parcours d’insertion avec, à la clé, le passage du Diplôme d’études en langue française – le DELF – pour plusieurs le premier diplôme de leur vie. « C’est la première fois, se réjouit leur enseignante, que je vais présenter un groupe entier au niveau A2. »
Atteindre l’autonomie professionnelle grâce à la vélo-école
Au-delà des compétences strictement linguistiques, les salarié·es dédient une part de ce volume horaire à la confiance en soi dans un second atelier. Ils y apprennent notamment à se présenter à un entretien d’embauche, à construire un curriculum vitae, à activer tous les mécanismes d’une communication non violente. Ce jeudi pourtant, c’est une troisième activité qui attend certaines d’entre elles et d’entre eux, puisque qu’après cinq demi-journées de formation – de juillet à novembre – ils
vont se voir confier des vélos électriques, sésame pour une véritable autonomie durant leur contrat à la Régie. Cinq bicyclettes ont été mises pour l’instant en service. Préparées par la Vélostation de la Maison intercommunale de l’Insertion et de l’Emploi Paris Vallée de la Marne, elles sont attribuées à un premier groupe à l’issue de ce temps de Vélo-école géré par ce même partenaire.
Il y en aura à terme vingt-quatre en tout, douze électriques pour des déplacements intermédiaires et douze musculaires pour des déplacements courts. Le projet global, intitulé Mobil’in Meaux, prévoit aussi la mise en service de deux mini-bus et le recrutement de leurs chauffeuses ou chauffeurs. L’un est en service depuis juin, le second vient d’arriver et le sera au plus tard début 2024. La Régie accompagne aussi les salarié·es dans le passage du permis B grâce à la fondation My Mobility. Le financement de la fondation Transdev et celui du département de Seine-et-Marne ont été fléchés vers la mobilité. Le projet a en outre bénéficié de l’aide de la fondation Bruneau et du FAPE EDF.
Les défis de la mobilité dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville
La Régie du pays de Meaux – la plus ancienne en Europe - emploie 134 salarié·es en parcours d’insertion (chiffre de 2021) soit 80 équivalents temps plein. Pour ces habitant·es des Quartiers prioritaires de la ville, souvent mal reliés aux zones de travail et de formation, il existe des freins à la mobilité, tant en terme de coût (permis, véhicule, abonnements), que de compréhension (notamment quand la maîtrise du français est limitée) ou d’impossibilité à utiliser les transports existants (zones non desservies, horaires décalés). Le territoire couvert par la Régie du pays de Meaux est par ailleurs très vaste – 244 km² – avec plus de 92 sites de production. Pour les salarié·es. en insertion, l’enjeu de la mobilité peut recouvrir celui de l’accès à l’emploi et de sa pérennisation. Même si la structure s’efforce d’adapter les déplacements en fonction des profils, il ne peut y avoir de solutions pour tous les cas de figures. 80 % des salarié·es sont amené·es à connaître une sortie positive, à l’issue d’un parcours d’une durée moyenne de 18 mois.
Photographies et textes : © Olivier Favier