Mazingarbe

Transition écologique : ferme urbaine et circuits courts

Créer une ferme urbaine ou se lancer dans le compostage électro-mécanique, sensibiliser aux éco-gestes ou promouvoir les mobilités douces, tels sont quelques uns des défis relevés par les Régies pour faire face à l’urgence environnementale et climatique.

Commençons par ces mots de Jean-Luc Birski, Directeur de la Régie de Territoire du Pays de Vierzon : « Nos réseaux de l’insertion par l’activité économique s’approprient le sujet de la transition écologique en termes d’actions mais aussi comme cadre structurant d’un projet politique ou associatif ou d’une stratégie à moyen terme. Quelque chose prend corps dans les dispositifs, les structures, les politiques publiques voire les entreprises. » De très nombreuses Régies en témoignent sur le terrain.

Transition écologique : une ferme urbaine dans les "dents creuses" d'un QPV

Dans les quartiers prioritaires de la ville, on ne reconstruit pas de logement social. Et les bailleurs privés n’ont pas de projets non plus dans la Cité de la fosse n°11 à l’ouest de Lens, au cœur de l’ancien bassin minier du Nord. On se retrouve ainsi avec 2,3 hectares de friches, une sorte de dent creuse dans un espace par ailleurs densément peuplé. C’est ainsi que l’ancien maire de Grenay, aujourd’hui président de la Régie de Quartiers Activ’City, a eu l’idée d’une ferme maraîchère. Pour ce faire, sur de nombreuses parcelles, il a fallu d’abord se débarrasser d’une plante invasive, la renouée du Japon.

Ferme urbaine Mazingarbe

Le projet initial prévoyait d’embaucher un maraîcher, mais Jessica Meslard, la nouvelle directrice de la Régie, a préféré confier la démarche à un chef de projet, en suivant deux mots d’ordre, pédagogie et biodiversité. Les différents terrains aujourd’hui en friches accueilleront un mini-golf, un verger, une ruche, une prairie fleurie, et bien sûr un espace dédié au maraîchage. Il y aura encore un Tiers-Lieu de 60 mètres carrés et un parcours sensoriel où l’on pourra marcher pieds nus.

La Régie rassemble aujourd’hui 70 personnes dont 55 salarié.es. Elle œuvre dans le bâtiment et les espaces verts, sur quatre communes au nord-ouest de Lens : Grenay donc, mais aussi Bully-les-Mines, Mazingarbe et Sains-en-Gohelle. En 2022, elle a mené l’action-briques, soit le réemploi de 20 000 briques des maisons des mines pour la reconstruction de la loge du gardien du collège en 2022. Cette expérience n’a pas été renouvelée, du fait d’une faible productivité et d’une grande pénibilité pour les salariés.

Côté espaces verts, on privilégie la tonte raisonnée en accord avec le bailleur Pas-de-Calais habitat, les branchages servent de matière première à LMK, une entreprise de Sains-en-Gohelle qui fabrique des granulés. Les déchets sont triés pendant et après les chantiers. Des bennes circulent sur les résidences et la Régie s’est lancée dans la fabrique de composteurs.

Objectif zéro déchets et circuits courts

La fin de la réhabilitation d’un corps de ferme à Mazingarbe est prévue pour 2025. L’objectif zéro déchet passe par le faire soi-même, lessive, pastilles de lave-vaisselle, cosmétiques. Pour Jessica Meslard et son équipe, transition écologique et lien social vont de pair, avec l’ambition dans les deux cas d’être bien présents et visibles sur toutes les communes d’intervention.

epibus

À l’autre extrémité de la France, la Régie de Territoire de la Vallée du Lot s’est lancé un défi assez semblable sur de vastes espaces couvrant toute la partie orientale du Lot-et-Garonne. « L’agglomération de Villeneuve-sur-Lot, se plaît à rappeler Olivier Cagnac, son directeur général, a une superficie comparable à celle de Paris. » Son arrivée en 2018 a donné un nouvel élan à la Régie qui est passée de douze à une centaines de salariées aujourd’hui, avec deux grandes lignes : se montrer réactifs et innovants face aux nouveaux défis et besoins des communes et développer l’aller vers à l’égard d’une population souvent très dispersée.

L’Épi'bus et le Cuisi'bus œuvrent sur le second point, en privilégiant dans les deux cas les produits de saison en circuit court. L’Épi'bus couvre six villages et son passage est vecteur d’échanges avec les habitant.es. Mais la collecte des encombrants et des déchets est devenu le grand défi de cette Régie.

Photographies et textes : © Olivier Favier