Saint Herblain

Transition écologique : valoriser les déchets pour réduire notre impact

Ressources à valoriser et repair café

La Régie de Territoire de Villeneuve-sur-Lot dispose d’une ressourcerie à Hautefages, elle collecte et trie par ailleurs treize tonnes de textile par mois. Elle s’est lancée dans la collecte de bio-déchets auprès des écoles, des collèges, des EPHAD, des restaurants. S’ajoutent à cela différents points d’apport volontaires. L’objectif est de traiter à terme une tonne par jour. Elle s’est d’ailleurs dotée d’un composteur électro-mécanique D330 de l’entreprise française UpCycle, installée à Versailles.

En attendant l’agrément sanitaire, la Régie collecte plus qu’elle ne traite et dirige le surplus vers une station de méthanisation. Le compost sert pour l’instant aux espaces verts. Sa distribution à des revendeurs est la prochaine étape prévue. 

 

Du côté d’Aabraysie développement, Régie de Quartiers à Saint-Jean de Bray, on s’est aussi équipé d’un composteur électromécanique, lui aussi en phase de test. Les biodéchets sont déposés dans des points d’apport volontaires, collectés en vélo-cargos ou en petit véhicule électrique. Quinze jours plus tard, ils sont transformés en compost.

Saint Jean de Braye

Cette Régie collecte aussi les déchets sauvages en forêt et depuis 2019, a abandonné les produits phytosanitaires dans les espaces verts, bien avant l’obligation légale. Elle fait par ailleurs partie d’un groupement de réemploi au niveau de la métropole orléanaise. Des valoristes d’associations partenaires permettent d’orienter les produits réutilisables vers la ressourcerie ou l’association Envie – spécialisée dans l’électroménager. « On parle de moins en moins de déchets, confie Clémence Perrot, directrice du Pôle lien social, mais de ressources à valoriser. »

« Tous nos projets sont en lien avec la transition écologique » poursuit-elle, évoquant la création d’un Repair café chaque mois ou encore d’une bricothèque gérée par des bénévoles, permettant de mutualiser des outils de qualité professionnelle. La Régie a enfin développé une importante activité de transport collectif, avec des véhicules majoritairement hybrides ou électriques, incluant le transport à la demande pour les personnes à mobilité réduite.

Tri sélectif et comptabilité carbone

La Régie Océan Insertion 44 intervient sur quatre QPV de l’ouest nantais – Le Breil, Dervallières, Bellevue et l’immense immeuble de 780  logements  - plus une centaine d’entreprises -  dit du Sillon de Bretagne, à Saint-Herblain. Pour ce dernier, la Régie a un partenariat étroit avec le bailleur Harmonie habitat qui inclut par exemple le nettoyage d’appartement entre deux locataires. Depuis cinq ans, la Régie s’est lancée dans la collecte et le tri des encombrants. Et de 60 tonnes par an jetés au tout venant, on est passé à 30 tonnes.

Dans le reste on extrait encore plastiques et cartons ainsi que tout ce qui relève d’une déchetterie professionnelle (huile de vidange, bouteilles de gaz, pots de peinture). Meubles, vêtements, jeux, vaisselle, livres sont répartis entre le chantier d’insertion L’Homme Debout à Saint-Herblain et la Boutik à Nantes, la ressourcerie de la Régie, où arrivent de nombreux dons. Tout près de cette dernière, les habitant.es peuvent bénéficier d’un espace de vente de légumes bio à petits prix, issus du chantier maraîchage.

Danielle Violante en charge d'OPLIébBIO

Charline Petit est arrivée à la Régie de Quartier de Toulouse Desbals Services en service civique. Elle a ensuite été embauchée en CDD puis en CDI sur un poste de responsable projets de médiation et de transition écologique. Ingénieure en aéronautique de formation, elle a eu envie de mettre à profit ses compétences scientifiques pour effectuer une comptabilité carbone rigoureuse et précise de la Régie. Cela passe par une liste exhaustive des activités émettrices et d’en mesurer l’amplitude grâce aux outils de l’ADEME.

Concevoir l’outil lui a demandé trois ou quatre mois. Il s’agissait de déterminer là où devait porter les efforts. « Le quotidien d’une Régie est fait d’une multitude de petits déplacements, donne-t-elle pour exemple. Pour réduire notre impact, on s’est fait financer une flotte de vélos pour les médiateurs. » Désormais la comptabilité annuelle se fait en un ou deux jours. Ce travail a incité aussi à réfléchir au choix bancaire en fonction de l’impact carbone des investissements et de leur caractère local ou encore à procéder au tri sélectif des déchets sur la voirie. « À raison d’une tonne par jour, l’impact est certain. »

Photographies et textes : © Olivier Favier