Entretien avec Renaud Payre, Politologue et 3e vice-président de la Métropole de Lyon
La signature des nouveaux contrats de ville « Engagements Quartiers 2030 » ont été précédés d’une concertation. Comment celle-ci s’est-elle déroulée et sur quoi portait-elle ? Pouvez-vous nous parler des Assises des quartiers populaires organisées en 2023 par la Métropole de Lyon ?
Je souhaitais qu’il y ait la parole des structures qui interviennent dans les quartiers populaires, et qu’elles puissent, de même si possible que les habitantes et les habitants, nous dire ce qu’elles attendaient de la métropole. Nous avons travaillé cela avec les services de la Métropole. La forme était assez inédite, huit ateliers préparatoires autour de thématiques majeures qui allaient de la transition écologique et notamment de la question de l’alimentation, à celle de l’éducation en passant par l’insertion et l’emploi. Lors de la plénière, le 6 avril 2023, on a vu une grande diversité de structures, on a eu un retour extrêmement riche qui nous a permis de rédiger un contrat de ville autour de ces enjeux.
Accès au droit, présence humaine, éducation, activité économique dans et pour les quartiers, transition, santé et qualité de vie, émancipation, tels sont les grands enjeux du contrat de ville de la Métropole de Lyon, qui sont aussi au cœur de l’ADN des Régies. Quelle place comptez-vous donner à ces dernières pour la mise en œuvre du contrat ?
Ces enjeux structurent 250 engagements concrets pris par les différents services, de la CAF à France Travail en passant par la CPAM ou l’Éducation nationale, sans oublier la Métropole elle-même. Pour la première fois, tant au niveau de l’État qu’à celui de la Métropole, on a fait travailler le droit commun. Concrètement, les différents présidents et vice-présidents se sont réunis autour de cette question : comment fait-on pour que les quartiers populaires soit la priorité des priorités ? Pour ce qui concerne les Régies, nous avons dégagé deux axes essentiels. Le premier est bien sûr la question de l’insertion, mais de manière plus générale, et je le vois sur la Métropole de Lyon, la présence de proximité qu’elles assurent. Les Régies permettent d’améliorer le quotidien des quartiers populaires, que ce soit par une recyclerie, les services à la personne, l’enlèvement de déchets, l’entretien de la propreté. C’est ce que nous appelons dans le contrat de ville la présence humaine, ce qui pour nous concerne la sécurité mais aussi les services. Cette présence s’accompagne de l’insertion et de l’accompagnement des habitantes et des habitants, c’est doublement gagnant.
De nombreuses Régies, à l’instar d’autres acteurs des réseaux associatifs, ont fait part de leur désir de co-construction à toutes les étapes du processus. Comment les communes qui en assurent le pilotage peuvent-elles aider à une mise en œuvre plus participative ?
C’est le rôle des conventions locales d’application, qui déclinent le contrat de ville à l’échelle des quartiers. Il faut qu’il y ait un pilotage de ces conventions sur la base du partenariat. Pour moi il est essentiel qu’au niveau métropolitain on continue d’associer structures et habitant.es.
Je souhaite que les unes et les autres aient leur mot à dire non seulement comme nous l’avons vu dans la conception du projet, mais tout au long du processus d’application. Pour cela, pour la première fois là aussi, dans le contrat de ville de la métropole de Lyon, il y a un comité de pilotage plénier avec la présence des associations et des habitants. C’est cela qui garantit l’association des acteurs et une co-construction. Et c’est aussi la preuve de notre vigilance.
Textes : © Olivier Favier