Photo de la bricarde

La Régie de Quartier Service Nord Littoral à Marseille remporte un prix !

Chaque année, le Concours National des Jardins Potagers récompense des jardins potagers remarquables en termes de diversité des légumes cultivés, des bonnes pratiques de jardinage et de l’esthétique même du jardin. Cette année, Danielle DEMONET, employée de la Régie de Quartier à Marseille, à remporté le premier prix "des potagers partagés mis en place et cultivés au sein d’une entreprise ou par une association".

1er Prix : Danielle DEMONET– Jardin des Tuileries et Jardin LA BRICARDE Marseille (Bouches du Rhône)

© SNHF / CNJP2022

LA BRICARDE est le premier jardin partagé en pied d’immeuble de la ville, crée en 2005 sur site vierge. Danielle est employée par la Régie service nord littoral pour galvaniser, 10 heures par semaine, les utilisateurs du lieu. Elle est elle-même bénéficiaire d’une parcelle. Nous sommes accueillis tôt le matin, pour éviter les mauvaises rencontres, au pied des immeubles de la cité. Nous sommes dans les quartiers Nord de Marseille, cité très sensible de la Bricarde. Juste un pas pour traverser la haie et nous rentrons dans un univers différent.

Danielle nous présente une réalisation originale, œuvre des élèves de l’école primaire de la Bricarde. Un fac-similé (en taille réduite) des nations circumméditerranéennes, matérialisé au sol par des enrochements et quelques plantes endémiques. Les limites territoriales et le nom des pays y sont dessinés. Cette réalisation fut pour ces enfants, d’origines diverses, un élément fédérateur. Au-dessus de cet espace nous est présenté le Parlement. Ce sont des gradins où se réunit notamment « le réseau des jardins partagés des quartiers nord ». Son but est la mutualisation des moyens, un lieu d’échanges, de partage et de retour d’expériences. Il se réunit une fois par mois. Dans ce premier jardin d’agrément, la verdure est présente malgré la sécheresse. Des plantes méditerranéennes se mélangent aux espèces réunionnaises que Danielle a rapportées de son île natale. Elle pratique la permaculture qui, nous dit-elle : « est naturelle à la Réunion ».

En poursuivant le petit chemin ombragé on arrive au jardin potager de 200m2 pour une surface totale du jardin de 1000m², luxuriant et exubérant.  Il est bien clôturé, seule solution trouvée pour arrêter le chapardage et les dégradations diverses. Notre sentiment est que c’est une zone de repli. Nous sommes accueillis par une jardinière, d’un âge respectable, qui nous fait visiter sa parcelle. Une matérialisation discrète des parcelles contribue à l’unité visuelle de cet espace qui présente une large diversité des plantes cultivées. Dans ce jardin partagé, les femmes de 6 familles se retrouvent, loin des hommes, des trafics et des soucis. Un petit coin collectif ombragé y a été aménagé avec un barbecue et des chaises longues qui poussent à d’interminables discussions. La faune sauvage est la bienvenue, avec de nombreux hôtels à insectes et des tas de branches pour une foule de hérissons. Cela fonctionne et assure un bel équilibre. Fleurs et légumes sont développés et exempts de maladies. Les récoltes améliorent le panier alimentaire des familles et le lieu est totalement convivial dans cet environnement difficile. Un havre de paix dans un environnement extrêmement hostile.

photo de jardin

Le jardin partagé DES TUILERIES fait partie des 9 jardins en pied d’immeubles qui ont été créés sous l’égide de l’Association Marseillaise d’Initiative en Écologie Urbaine (AMIEU) durant les 20 ans de son existence. Le jardin des Tuileries existe depuis 10 ans. Sur ce terrain vague, rempli de carcasses de voitures, l’association de quartier « espoir et culture » a installé un jardin partagé de 800m² pour les 25 familles qui habitent cette colocation, s’y rajoute une parcelle pédagogique destinée au centre social avoisinant. La représentante de 3MSud, le bailleur propriétaire du terrain, présent dans toute la région PACA mais avec 3 jardins seulement, nous explique tout l’intérêt de l’opération. La tendance au développement de ce type de parcelles est certaine, nous assure-t-elle !

C’est le bailleur qui paye les 4 heures par semaine de présence de l’animatrice, ce petit revenu lui permettant d’œuvrer bénévolement au profit d’autres structures. En contrepartie, le terrain est bien entretenu et la convivialité s’est bien renforcée entre les locataires. En période de confinement, ils ont apprécié de bénéficier d’un coin de terre discret, pour sortir de leur appartement. Notre guide pour cette visite est Madame Danielle Demonet, l’animatrice. Rien n’indique à l’extérieur de cette résidence HLM la présence d’un espace vert. Passer un large porche et c’est la surprise : une confortable cour intérieure transformée en potager. Le jardin est aéré et donne l’impression de mieux respirer par cette météo du jour, étouffante. Les 3 jardinières présentes nous montrent avec fierté leurs parcelles et leurs plantations. La tuile est partout présente pour délimiter les parcelles de forme rectangulaire, il faut dire que nous sommes dans un bassin industriel de la fabrication de tuiles.

Les mini parcelles sont sans prétention d’une grande diversité végétale mais cultivées (aromatiques potagères, ornementales). On notera la présence d’une sympathique signalétique sur ardoise. Il y a encore des choses à mettre en place : créer des « bancaous », terme provençal qui signifie plate-bande ou planche cultivée, sur la pente d’une nouvelle partie de terrain qui va être investie, mettre en place des plantes grimpantes sur le mur bien exposé, mieux utiliser les engrais verts en couverture de sol… Petit à petit, des améliorations sont proposées et adoptées. Le poulailler va bientôt être opérationnel. On ressent dans ce jardin partagé, à l’ambiance familiale, une bonne dynamique de curiosité et de travail. Un beau jardin en pied d’immeuble au profit des familles. Et une grande admiration pour le dévouement de Danielle.